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Dans les paysages irréels de Marc Desgrandschamps

photo : Salim Santa Lucia

Après avoir sillonné la campagne cauchoise, le peintre Marc Desgrandschamps donne à voir des paysages, à la fois réels et irréels, surtout poétiques et captivants, jusqu’au 22 septembre à la galerie Duchamp à Yvetot pendant Normandie Impressionniste. Les Paysages demandent aussi un temps de pose

« J’aime être saisi par les choses ». Quand il est venu en juin 2023 dans le pays de Caux, Marc Desgrandschamps a été captivé par les falaises. « J’ai été frappé par leur présence, leur aspect crayeux et monumental. Elles sont très impressionnantes. Mais cette force est aussi liée à une fragilité de la matière qui s’effrite ». Après ce séjour, le peintre a réalisé une quinzaine de grands format lors d’une exposition, Les Paysages demandent aussi un temps de pose, présentée jusqu’au 22 septembre à la galerie Duchamp à Yvetot dans le cadre du festival Normandie Impressionniste.

Marc Desgrandschamps présente une série de peintures où dominent les falaises. Ces hautes façades de craie, avec leurs lignes verticales et horizontales qui dessinent un paysage. Elles sont là, viennent capter le reflet de la mer, le bleu du ciel, si présent dans les œuvres de l’artiste, et les lumières changeantes.

Le peintre évoque sa façon d’appréhender la lumière : 

Dans ces tableaux, aux perspectives déformées, apparaissent des formes tels des animaux marins échoués sur la plage. Il y a tout particulièrement ces figures féminines comme des silhouettes fantomatiques ou des sculptures anciennes qui reviennent d’un passé. Sans tête, sans mains et sans pieds non plus.

Marc Desgrandschamps explique leur présence :

Autre présence dans les tableaux du peintre : un personnage, vêtu de noir, assis, issu du tableau Nativité, de Piero della Francesca. « C’est un peintre qui m’accompagne depuis longtemps et qui imprègne mon univers visuel. Des choses ont ressurgi à partir de cette peinture. Il a un univers géométrique mais c’est une géométrie douce. Elle vient s’articuler à la surface de ses fresques de façon harmonieuse et éblouissante ». D’autres silhouettes surgissent aussi, seules ou en couple, assises, à une tableau ou en train de flâner. Là encore, pas de visages. « J’ai une certaine difficulté à les représenter. Je ne m’embarrasse plus avec cela. Souvent, cela aboutit à des lieux communs qui m’agacent. On tombe dans une forme de stéréotypes ou des clichés ».

Les toiles de Marc Desgrandschamps sont des visions fragmentaires d’un paysage. « On ne peut tout représenter parce que des choses nous échappent. Ce sont des états de conscience ». Les tableaux offrent ainsi des réalités multiples grâce au jeu de transparences. Elles suspendent le temps. Il y a celui du peintre qui doit s’imprégner d’un paysage. Il y a aussi celui du public qui peut savourer cet instant poétique.

photo : Salin Santa Lucia

photo : Salim Santa Lucia

Infos pratiques

  • Jusqu’au 22 septembre, le mercredi de 10 heures à 12 heures, les jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 14 heures à 18 heures, à la galerie Duchamp à Yvetot
  • Entrée gratuite
  • Renseignements au 02 35 96 36 90 ou sur www.galerie-duchamp.org