Le Z, du théâtre au rap

photo : DR

Le Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen accueille samedi 29 juin la première édition du festival FrancoBeats, consacré aux musiques urbaines. Le Z, Zoé Féron, y interprète un rap introspectif, nourri de vives colères.

Entre le théâtre et la musique, Zoé Féron n’a pas voulu choisir. Il y a eu tout d’abord les études au conservatoire à Paris. « Ma dernière année s’est déroulée pendant la crise sanitaire. Cette période d’incertitude a engendré plusieurs réflexions sur le métier de comédienne. Dois-je faire une pause ou me lancer dans la course aux concours ? » Une rencontre l’emmène vers la musique, vers le rap. « C’est le style de musique que j’ai le plus écouté. Ce que j’aime, c’est la manière de dire les choses sans détours. Il n’y a pas de filtre. Si on veut dire quelque chose, on le dit clairement ». Zoé Féron a alors pour modèle Booba, Diam’s et surtout SCH.

La jeune artiste va chercher dans le rap ce qui lui manquait au théâtre. « Je n’avais pas encore forcément trouvé ma place. C’est difficile de sortir du lot parce que nous sommes beaucoup à savoir jouer divers rôles. Dans la musique, chacun a son univers. Pour moi, un texte de rap, c’est comme un grand monologue au théâtre. De plus, on lui apporte une musicalité qui crée une seconde bulle d’émotion. Parfois, la musique vient en contrepied du texte ou appuyer un ressenti ». 

Des accompagnements

En concert samedi 29 juin au festival FrancoBeats au Trianon transatlantique, Zoé Féron écrit déjà des textes depuis l’âge de 15 ans. Elle devient Le Z et trouve sa place sur la scène rap avec une écriture incisive et percutante. Dans ses textes, Le Z évoque un monde tourmenté, révèle ses questionnements intimes. « Le rap me permet de dire ce que je n’arrive pas à dire dans la vie. Plus j’écris, plus je me sens apaisée. Toute ma rage se concentre dans les chansons ». En cause : l’injustice dans les sociétés. « Il y a aussi l’injustice que l’on s’inflige à soi-même. Il nous arrive d’être dans le déni. Ce qui entraine de la colère et de la tristesse. Mais c’est impossible d’être dans le déni de soi-même tout le temps. Quand tu sors de ça, tu connais tes limites et tu peux vivre ta vie. Ma colère est avant tout contre moi avant d’être contre les autres ».

Le Z a sorti un premier EP, Fête noire, en avril 2023. Elle a été parrainée par Le 106 de Rouen. « Cet accompagnement a fait avancer le projet et permis de le rendre solide ». La rappeuse normande vient de décrocher les dispositifs Go et Go+ de Norma. « C’est génial. C’est un bel enchainement. Nous avons beaucoup bossé et ce travail paie. J’ai hâte. C’est aussi une grande étape dans la structuration du projet ». Un deuxième EP sortira en novembre 2024 et fera l’objet d’une release party à Rouen. 

Le théâtre a toujours une place dans la vie artistique de Zoé Féron. « Quand je dis que je fais du rap, les gens sont très intrigués. Mais cela ajoute une corde à mon arc. Je trouve là mon équilibre ». En ce moment, Zoé Féron écrit une pièce de théâtre qu’elle mettra aussi en scène.

Infos pratiques

  • Samedi 29 juin à 20 heures au Trianon transatlantique à Sotteville-lès-Rouen
  • Concert avec Estelle Baldé, RJ Kanierra et Ténor
  • Tarifs : de 20 à 5 €. Pour les étudiants : carte Culture
  • Réservation au 02 35 73 95 15 ou sur www.trianontransatlantique.com
  • Aller au festival en transport en commun avec le réseau Astuce